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Le dossier de pension : cessons de courir après la carotte

09/03/2017

Le gouvernement offre trois fois rien aux militaires !

Le jeudi 9 mars, les quatre syndicats représentatifs ont expliqué leur mémorandum relatif à la pension à des collaborateurs du cabinet du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine et ce, en présence de représentants du ministre Vandeput. Fin janvier, les mémorandums avaient été transmis aux deux ministres en réponse à la décision de principe du gouvernement de soumettre à une réforme drastique le régime de retraite des militaires. Il vous est loisible de lire ici le mémorandum du syndicat militaire ACMP-CGPM.

Les collaborateurs du ministre des Pensions Bacquelaine nous ont fait part d’un message décevant. Le gouvernement n’affiche pas l’intention de revenir sur sa décision de principe catastrophique de la mi-octobre. En ce qui le concerne, les militaires devront, dans le futur, travailler jusqu’à 63 ans minimum et pendant au moins 42 ans. Quelques mesures « d’atténuation » via la reconnaissance de la « pénibilité » et par le biais d’un assouplissement de la durée de la carrière devraient apporter un certain soulagement. Mais le gouvernement ne désire et ne peut donner la moindre clarté à ce sujet (dixit) « et ce, aussi longtemps que le débat sur la pénibilité est encore en cours. »

Entre-temps, le gouvernement impose unilatéralement des décisions de principe, les unes après les autres. La première décision dont il est question, est celle de la mi-octobre concernant la réforme du régime de retraite et ensuite de celle du 23 décembre concernant des dispositions pour certains groupes spécifiques de militaires (il est possible d’avoir plus d’information à ce sujet ici). Maintenant, le gouvernement a l’intention, ce vendredi 17 mars, d’annoncer, une nouvelle fois de façon unilatérale, un paquet supplémentaire portant sur des décisions de principe. Son contenu ne nous a toutefois pas été communiqué. Cela met en veilleuse la tenue de la concertation sociale. Ceci est une forme de mépris total du rôle des syndicats en tant que représentants du personnel. Également concernant les mesures de transition, c’est le silence sur tous les fronts.

Cette approche dans le chef du gouvernement tombe sur toute la ligne ; il n’y a qu’une seule constante : « Trop peu, trop tard ».

Lorsque, le 15 novembre 2016, des milliers de militaires sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement face à la révolution annoncée dans le régime de retraite, le ministre Vandeput avait promis un possible « adoucissement » de son impact par le biais de la reconnaissance de la pénibilité du métier militaire.

Quatre mois plus tard, nous devons constater que peu de choses se sont en fait passées. En outre, il est bon de mettre en évidence la faillite de cette « solution » et de cesser de courir après la « carotte » qu’est la pénibilité, un concept auquel d’ailleurs l’État-major de la Défense continue de s’accrocher obstinément.

L’acceptation du caractère pénible du métier risque en effet d’être plus une aumône qu’une mesure équitable. Il est possible qu’il n’y ait in fine qu’une réduction de quelques mois. Donc, rien de plus que quelques « cacahuètes » pour les militaires. Pour le surplus, le gouvernement continue à s’en tenir à la décision que le régime de retraite des militaires doit converger vers celui des autres travailleurs belges.

Ce que le gouvernement a à offrir à ses militaires, c’est trois fois rien. Telle est la vérité !

Dire que des militaires âgés de 63 ans ou plus peuvent et doivent encore être dans la capacité d’être déployés opérationnellement, comme ce gouvernement le présuppose, prouve que nos politiciens, dans leur tour d’ivoire, ont complètement perdu toute connexion avec l’organisation de la Défense. La méconnaissance du métier militaire et le manque d’empathie envers les hommes et les femmes de la Défense sont choquants. Et l’évaluation de leur intelligence fait tout simplement mal.

Les réactions peu enthousiastes de l’État-major de la Défense mettent en outre à mal la confiance entre le personnel et le commandement.

Oui, nous, du syndicat militaire ACMP CGPM, avec de nombreux autres militaires, sommes déçus et également en colère vis-à-vis de nos décideurs politiques et militaires. Les sentiments négatifs sur les décisions en matière du régime de retraite ne se sont pas encore estompés. Bien au contraire, ils prennent encore plus d’ampleur. Quand nous parlons avec les gens sur leur lieu de travail, depuis longtemps, il n’est plus uniquement question de l’augmentation brutale de l’âge de la mise à la retraite. Il s’agit entre-temps aussi de la déception vis-à-vis de l’employeur. Quand il est question du caractère particulier de l’état de militaire, de la paralysie de l’output opérationnel de l’armée – et donc également d’une sécurité moindre pour les citoyens –, nous nous attendons à ce que le commandement de la Défense se range précisément et entièrement derrière son personnel et pas qu’il mène des simulacres d’attaque peu enthousiastes.

Il est temps que de sérieuses perspectives concernant les pensions militaires soient offertes. Et non de simples gestes pour la forme. Leur carotte, ils peuvent bien se la garder au frais et nous ne devrons ainsi plus nous en tracasser.

Des obligations et responsabilités uniques mènent également à des droits uniques, voilà ce dont il s’agit actuellement. Étant donné qu’au sein de notre pays, il n’existe aucun autre métier qui, afin d’assurer la sécurité de la société, soit soumis à une telle combinaison de droits, de responsabilités et de normes de fonctionnement, le métier militaire doit donc être considéré, en ce qui nous concerne, comme un métier particulier pour lequel un régime de retraite particulier doit être prévu.

Pour le syndicat militaire ACMP-CGPM, le principe directeur de ce régime de retraite particulier consiste en une évolution de l’âge de la mise à la retraite de tous les militaires, avec le même nombre d’années, au même rythme et suivant le même calendrier. Ceci à l’identique de ce qu’ont connu tous les autres Belges, à savoir + 1 an en 2025 et à nouveau + 1 an en 2030. En outre, nous plaidons avec force pour des mesures transitoires équitables pour tous les militaires qui se trouvent à 7 ans ou moins de leur date (actuelle) de mise à la retraite. Pour de plus amples informations sur cette dernière mesure, vous pouvez cliquer ici afin de prendre connaissance de notre mémorandum. Concrètement, cela signifie qu’avant 2025, personne ne devrait ressentir le moindre impact de la réforme du régime de retraite.

La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Il lui revient de démontrer qu’il peut gérer cela d’une manière digne et qu’il peut donc venir avec une solution acceptable.


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