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Le mensonge du Ministre Vandeput

29/05/2017

Roger RTBF2

Durant une interview donnée ce vendredi dernier à la RTBF et dont le contenu a aussi été repris par d’autres médias tant francophones que néerlandophones, le syndicat militaire a dénoncé l’état déplorable de la Défense. Vous pouvez en savoir plus à ce sujet sur notre page Facebook.

Cette entrevue eu lieu à l’issue du sommet de l’Otan au cours duquel le principal souci de nos gouvernants politiques – une fois de plus – était de sauver les apparences, de montrer que tout est en ordre en ce qui concerne l’armée belge : « Nous sommes sur la bonne voie », « Notre output n’est pas si mal » et « Avec la Vision stratégique, notre futur est assuré. »

Les militaires qui doivent bricoler tous les jours pour faire tourner la boutique et qui ont entendu, au cours des dernières décennies et à maintes reprises, l’argumentaire de vente bon marché « une armée plus petite, mais mieux équipée et plus efficace », le savent mieux que quiconque. Personne ne croit un seul instant que les milliards d’euros supplémentaires promis parviennent un jour à la Défense. Le premier de tous ces euros doit d’ailleurs être encore trouvé. Pour l’instant, il n’est donc question que d’euros fictifs comme les billets qu’on manipule au Monopoly.

À l’opposé de tous ces mirages sur l’avenir, il existe bel et bien les faits de la réalité d’aujourd’hui. Comme, entre autres, le manque de pièces de rechange afin de garder en ordre nos véhicules, nos avions et nos systèmes d’armes ; le manque d’argent pour maintenir en état l’infrastructure et la pénurie de certaines munitions devant alors être « empruntées » auprès d’autres pays. Ou comme les économies faites depuis le début de cette législature, de l’ordre d’un milliard d’euros (cumulées et par rapport au budget de la Défense en 2014).

Un autre point pénible a aussi été soulevé lors de l’interview, celui du manque de gilets pare-balles. Ceux-ci ne sont pas présents en nombre suffisant dans toutes les tailles et leur entretien nécessaire lors du passage des gilets à d’autres détachements est tout aussi problématique.

De nombreux militaires ont déjà été confrontés à cette question relative aux gilets pare-balles. Certains d’entre eux en ont vraiment assez de cette misère. Ils ont donc alors pris l’initiative d’acheter, de leurs propres deniers, auprès de commerçants civils, soit des gilets complets, soit les harnais uniquement et ce, afin d’avoir au moins un gilet pare-balles adéquat ou d’en disposer qui « ne puait pas encore, même après avoir été aéré des heures durant. »

Malgré des témoignages recoupés, le Ministre Vandeput, via sa porte-parole, estime que le syndicat militaire ACMP-CGPM « ment ».[1] Selon le ministre, il est manifestement faux que les militaires effectuent, sur leur propre compte, l’achat de gilets pare-balles. Il prend donc quelques libertés par rapport à la vérité.

En outre, le ministre affirme que « les militaires disposent d’une indemnité de tenue pour acheter de l’équipement ». L’affirmation relative à l’indemnité de tenue est correcte, mais elle ne sert nullement à acheter de l’équipement de Corps et certainement pas du matériel force protection et ce, pour la simple raison que ce type d’équipement doit répondre aux normes de sécurité et de qualification rigoureuses. Ces dernières doivent être certifiées et contrôlées par la Défense dans l’intérêt de la sécurité du militaire concerné.

Le Ministre Vandeput ment dès lors, non seulement sur les achats personnels de gilets pare-balles, mais il leurre aussi Monsieur Tout-le-monde au sujet de la finalité de l’indemnité de tenue. Il faut le faire !

Steven Vandeput, n’arrive-t-il vraiment pas à comprendre que les militaires en ont précisément assez de cette culture consistant toujours à vouloir sauver les apparences et à les lanterner ? Que c’est justement une telle attitude qui continue à éroder fortement la confiance entre la direction et la base ? Et que de tels mensonges ne font qu’amplifier la déception envers l’employeur ?

[1] Le syndicat militaire ACMP-CGPM dispose des noms de ces militaires. Ces noms ont été « déposés » auprès d’un huissier. L’exactitude des faits peut être vérifiée, entre autres, par les médias.


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