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60% du salaire dès le 31e jour de maladie : des conséquences pour tous !

25/09/2018

60% du salaire dès le 31e jour de maladie : des conséquences pour tous !

 

Il y a quelques semaines, le gouvernement annonçait son intention de réduire le traitement des militaires à 60% dès le 31e jours de congé de maladie (AMS).

Vous pensez peut-être que ça ne concerne que les carotteurs ? Détrompez-vous ! Les conséquences sont dramatiques pour beaucoup d’entre-nous, même ceux qui ne sont jamais malades. Exemples :

 

L’adjudant Carine R. est divorcée depuis un an. Après un coûteux combat juridique, elle a obtenu la garde de ses trois enfants. Financièrement, les fins de mois sont difficiles car elle doit rembourser une partie de la maison à son ex-mari (ingénieur chez Electrabel) ainsi que l’emprunt de la grosse voiture achetée par le couple peu avant la séparation.

Depuis des années, Carine a mal aux genoux. C’est l’héritage d’un début de carrière bien rempli, de Beli Manastir à Kandahar. Elle devrait être opérée des ligaments croisés mais ça implique une rééducation de quatre à six mois par côté. Si elle se fait opérer, elle n’arrivera plus à rembourser son ex et perdra peut-être la garde des enfants…

 

Le soldat Karim S. a fait 148 jours d’OVG en à peine un an. Grâce à cette mission, il gagne très bien sa vie et décide d’acheter un appartement avec son amie, qui est vendeuse dans une librairie. Ils ont rendez-vous à la banque pour négocier un emprunt. Ils sont confiants car à eux deux, ils présentent un revenu ménager très confortable. Mais à la banque, la discussion tourne court : d’après le banquier, en cas de maladie ou d’accident Karim perdra ses primes d’opération et même 40% de son traitement dès le 31e jour d’absence pour motif de santé. Son revenu garanti s’élève donc à moins de 1300€ bruts. Impossible d’obtenir un emprunt dans ces conditions.

 

Le capitaine Walter B. est bien ennuyé. Plus personne n’accepte de faire la piste d’obstacles au-delà du minimum requis. En effet, les hommes et femmes de la compagnie savent que s’ils se blessent sérieusement, ils risquent de perdre près de la moitié de leur traitement. Il a beau leur expliquer que ça ne compte pas en cas d’accident du travail, rien n’y fait : beaucoup ont peur de ne pas recevoir le fameux ‘modèle 150’ en cas de pépin. D’ailleurs, il sait lui-même qu’obtenir la reconnaissance d’un accident du travail relève parfois du parcours du combattant…

 

Le colonel André V. a peur. Le médecin a diagnostiqué une tumeur dans l’intestin. La biopsie est en cours mais ça n’empêche pas le chirurgien de le prévenir qu’il doit s’attendre à des mois de combat, chimio et radiothérapie. Pour couronner tout ça, André se demande comment il va pouvoir payer les études supérieures de ses filles, avec tous les frais médicaux et seulement 60% de son traitement.

 

Le lieutenant Nathalie A. attend un heureux événement. Financièrement, c’est le branle-bas de combat : il faut aménager la chambre du bébé et il y a des tas de choses à acheter. D’autant que Nathalie n’a pas de chance : à cause d’une complication elle doit prendre des médicaments fort coûteux et non remboursés. Et aujourd’hui, le gynécologue lui annonce qu’elle ne pourra pas travailler pendant les 15 dernières semaines. Si le gouvernement ne prévoit pas d’exceptions pour les femmes enceintes, cela signifie qu’elle perdra l’équivalent d’un traitement complet juste avant l’accouchement !

 

Et vous ? Vous êtes sûr que vous n’attraperez jamais rien de grave ? Blocage du dos, déprime, longue maladie,… ? Et si ça arrive, pouvez-vous payer toutes vos factures avec seulement 60% de votre traitement ? Et même si vous n’êtes jamais malade, est-ce que vous n’aurez jamais besoin d’un emprunt ?


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