Dissolution brutale du 80 UAV
29/06/2020
Suite à l’annonce de la soi-disant ‘mise en veille’ du 80 UAV, le commandant de la base de Florennes a pris ses responsabilités et convoqué hier un CCB d’urgence pour débattre de la situation du personnel. Car le personnel est bien la première victime de cette décision prise par l’équipe de transition. Les quelque 87 collègues du 80 UAV sont au pied du mur : ils ont un mois pour faire connaître leurs choix de mutation. Certains sont en congé pendant cette période, ils n’auront que quelques jours pour prendre une décision importante pour le reste de leur carrière et leur famille. Même si chacun a l’assurance de pouvoir rester à Florennes, ceux qui espéraient travailler sur les nouveaux drones MQ-9B qui sont en approche voient leurs chances s’évaporer. C’est une grande déception et un sérieux coup au moral. Le syndicat militaire ACMP-CGPM s’inquiète particulièrement des effets psychosociaux de la situation.
Les arguments avancés pour justifier la dissolution précoce ne tiennent pas la route. En effet, les techniciens qui pourront passer sur avion de combat se comptent sur les doigts d’une main. Le reste du personnel ne possède pas la fonction ‘AT’ requise. Contrairement à ce que prétend l’équipe de transition, le transfert des techniciens du 80 UAV dans les escadrilles ne va donc pas résoudre le manque de personnel sur F-16. Au contraire, les collègues du 80 UAV qui avaient décidé de prendre une PVE pour rester à l’unité au-delà de leur mise à la retraite ne le feront probablement plus. Le bilan en termes d’effectifs pourrait donc être négatif pour la Défense. Sans parler des jeunes désabusés qui risquent tout simplement de démissionner.
Cette dissolution anticipée causera en outre des pertes d’emploi dans le civil, à la SONACA qui assurait une partie de la maintenance des appareils.
Autant dire que pour nos collègues, le sentiment d’incompréhension et d’amertume se mêle à beaucoup d’incertitude pour l’avenir. Les militaires du 80 UAV peuvent compter sur l’ACMP-CGPM pour les épauler face aux conséquences de cette fermeture.
Contrairement à ce qui a été évoqué dans la presse, la base de Florennes ne fermera pas. Seul le 80 UAV est concerné. Pour le moment… Car vu la brutalité de l’annonce, on peut légitimement se demander quelle sera la prochaine victime de ces coupes sombres.
