La Procession d'Echternach
18/06/2022
La procession d’Echternach est un cortège qui a lieu chaque année dans la ville luxembourgeoise du même nom. Lors de cette procession, les participants font trois pas en avant et deux en arrière de sorte que le cortège ne progresse que très lentement. On utilise l’expression ‘‘Procession d’Echternach’’ pour illustrer combien un processus se déroule inutilement lentement et de manière extrêmement inefficace. L’expression s’applique donc parfaitement à la révision de la DS Flex (Dispense de Service Flexible) ; un dossier qui connaît un parcours tout aussi péniblement lent et difficile.
Nous sommes maintenant environ un an après que l’autorité a annoncé la révision du volet ‘Absence du domicile’ de la DS Flex. La décision a été officialisée en décembre 2021 par une note de service mettant un terme au paiement du ‘crédit DS Flex’ à partir du 1er janvier. Dans le même temps, il a été communiqué qu’un nouveau système d’absence du domicile serait lancé à partir de la même date. Plus de six mois plus tard, ce nouveau système n’est toujours pas là.
La solution d’urgence permettant que l’on déroge à la réglementation ‘TRAVARB’ n’est rien de plus qu’un expédient, une mesure provisoire. Quelque chose comme une rustine sur une chambre à air défectueuse qui continue entre-temps et lentement à se dégonfler et ce, pour trois raisons.
- Premièrement, parce qu’elle ne résout pas fondamentalement le problème car la base légale pour le paiement des heures supplémentaires résultant de ‘l’absence du domicile’ fait toujours défaut.
- Deuxièmement, il demeure scandaleux qu’aucune réglementation appropriée ne soit prévue pour le paiement des crédits en temps inutilisés des ‘militaires partant anticipativement’ (en raison d’un échec pendant la formation, d’une mesure statutaire, d’une CMAR(A), d’une pension à la demande, d’une démission, d’une fin de contrat, d’un retrait temporaire d’emploi, d’un décès,...).
- Troisièmement, c’est tout bonnement inouï qu’aucun membre du personnel n’ait une idée de l’état réel de son crédit-temps et ce, malgré les dizaines de millions d’euros dépensés pour un système d’information pour l’administration financière et celle du personnel.
La bonne gouvernance, c’est autre-chose. Le militaire qui est un jour en retard avec un problème ou une demande a, de façon garantie, tiré le mauvais numéro et n’a donc plus rien à espérer. Mais l’autorité qui a plus de six mois de retard, elle, peut continuer à joyeusement patauger.
Entre-temps, la Défense parle constamment d’une ‘culture fonctionnelle’, de ‘valeurs’ et d’un ‘comportement souhaitable pour ses collaborateurs’. Si nous examinons quelque peu ces sujets dans le projet de la brochure des valeurs, nous lisons, comme comportement digne d'être poursuivi pour les dirigeants, des phrases telles que : « Nous abordons les problèmes en temps opportun… ». À temps, donc … Et aussi : « Nous défendons nos collaborateurs ». Apparemment, ce sont des objectifs assez élastiques et qui sont également appliqués de manière sélective, comme nous l’enseigne le dossier DS Flex. Ou peut-être que tout cela n’est qu’un tas d’idioties ?
Quoi qu’il en soit, il est en tout cas grand temps de cesser de déconner et d’agir dans le dossier DS Flex. Tout de suite ! Illico presto.